Num, Seduwa, Tashigaon, ces villages se ressemblent avec leurs décharges sauvages qui vont mériter une réflexion sur notre engagement environnemental.
Il neige beaucoup ce printemps, nous y sommes confrontés dès 3 000 m. En altitude, elle recouvre les déchets et il est quasi impossible de déneiger pour ramasser les détritus, notamment dans les camps d’altitude au-dessus de 5 000 m. L’opération sur les Annapurna atteindra difficilement les 1 200 kg. Je réfléchis donc à réorienter une partie de notre engagement et de nos fonds vers ces villages que nous venons de traverser et dans lequel jeter les déchets dans la nature fait partie de la culture locale. Mobiliser une vingtaine de jeunes porteurs, dont ceux qui nous accompagnent jusqu’au camp de base, leur assigner comme mission de nettoyer les chemins et de structurer les décharges sauvages, en tout cas les concentrer en un seul endroit avec trois zones : déchets de verre, déchets en métal et déchets brûlables. Les rémunérer à la juste valeur de ce travail, les inciter à ne plus jeter. A suivre en fonction de l’actualité pollution sur les différents camps du Makalu.
Il neige donc régulièrement. Habituellement, à cette époque de l’année, les forêts de Rhododendrons sont en fleurs, mais, cette année, la neige recouvre le paysage, les Rhododendrons refusent de fleurir, il est trop tôt, nous disent-ils. Il faudra repasser pour traverser ces forêts en fleurs. On parle bien de forêts, là où en Europe, les Rhododendrons sont des plantes. Ici, ils sont à la dimension des lieux, ce sont des Rhododendrons himalayens.
Nous croisons de nombreux temples sur le chemin et respectons le sens de circumambulation. Au détour dans les villages ou les maisons, sur le chemin, nous croisons une multitude d’enfants qui se rient du froid, de la pluie et du temps qui passe. Ils vivent pleinement l’instant présent, jouissant de ce que la nature leur offre comme terrain de jeu.